- gesticulation
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• 1495 « mouvement violent »; lat. gesticulatio1 ♦ Action de gesticuler. Évoquer, exprimer qqch. par la gesticulation. ⇒ pantomime. Des gesticulations frénétiques.2 ♦ Milit. Manœuvres destinées à impressionner l'adversaire.gesticulationn. f. Action de gesticuler.⇒GESTICULATION, subst. fém.Action de gesticuler, de faire beaucoup de (grands) gestes. Une grotesque gesticulation d'automate (GIDE, Isabelle, 1911, p. 648). Il arpentait la chambre, passant brusquement d'une gesticulation convulsive à l'immobilité d'un animal effrayé par son ombre (BERNANOS, M. Ouine, 1943, p. 1550) :• Un instant, Antoine observa les contractions du bébé, s'appliquant à noter la fréquence de certains mouvements; mais il n'y avait pas de renseignements à tirer de cette gesticulation désordonnée, pas plus que des palpitations d'un poulet qu'on saigne.MARTIN DU G., Thib., Consult., 1928, p. 1119.— [Avec un compl. désignant la partie du corps mise en mouvement] Les voix se haussaient encore, on ne voyait que la gesticulation des bras (ZOLA, Bonh. dames, 1883, p. 670). Il n'aidait ses raisonnements que de la gesticulation d'un seul bras (HAMP, Champagne, 1909, p. 198).— Emploi emphatique du plur. Effrayant les oiseaux de mer par ses cris et ses gesticulations (DUMAS père, Monte-Cristo, t. 1, 1846, p. 296).— P. anal. [En parlant d'un animal] La gesticulation des jambes de la bête, qui fait ce qu'elle peut, est extrêmement désagréable (MUSSET, Mouche, 1854, p. 289).REM. Gesticulatoire, adj., rare. Qui s'accompagne d'une gesticulation. La force gesticulatoire du chagrin exigeait qu'elle se frappât les genoux du plat de la main (COLETTE, Képi, 1943, p. 72).Prononc. et Orth. : [
]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1495 « mouvement rapide » (J. DE VIGNAY, Miroir hist., XXVII, 58, éd. 1531, ds DELB. Notes mss; 1552 « action de gesticuler » (RABELAIS, Tiers Livre, éd. M.A. Screech, XIX, p. 142 : une dame... mute et sourde de nature, luy demanda avecques gesticulations italiques). Empr. au lat. gesticulatio « gesticulation; gestes de pantomimes ». Fréq. abs. littér. : 117.
gesticulation [ʒɛstikylɑsjɔ̃] n. f.ÉTYM. 1495, « mouvement violent »; lat. gesticulatio, du supin de gesticulare. → Gesticuler.❖♦ Action de gesticuler. ⇒ Geste. || Évoquer (cit. 19), exprimer (cit. 38) qqch. par la gesticulation. ⇒ Pantomime (→ Accent, cit. 5). || Se livrer à des gesticulations frénétiques (→ Corybante, cit.).1 (…) le Midi n'avait pas encore fait invasion avec ses teints passionnément pâles, ses yeux ardents et ses gesticulations furibondes.Th. Gautier, Portraits contemporains, Paul de Kock.2 Il secoua la pluie qui alourdissait son chapeau, alluma une pipe et repartit, faisant tournoyer sa canne pour satisfaire à son besoin de gesticulation.G. Duhamel, Salavin, III, VII.♦ Sémiol. Activité gestuelle.3 Les traits essentiels de la gesticulation technique propre à l'homme sont liés évidemment à la préhension et on a vu précédemment que les actions de préhension intéressaient toute une catégorie de Mammifères qui, depuis les rongeurs et les carnassiers, offrent à des degrés variés les mêmes aptitudes.A. Leroi-Gourhan, le Geste et la Parole, t. II, p. 37.REM. Céline emploie la variante gesticulade [ʒɛstikylad] :4 La masse non plus est pas émotive !… certes !… je vous l'accorde, Professeur Y… elle aime que la gesticulade ! elle est hystérique la masse !… mais que faiblement émotive !Céline, Entretiens avec le Professeur Y, p. 28.
Encyclopédie Universelle. 2012.